Viande rouge + Endométriose : Mythes et vérités
D'OÙ VIENT LA PEUR DE LA VIANDE ROUGE CHEZ LES ENDOCTRINAIRES ?
La peur de la viande rouge est tellement ancrée dans la communauté endo qu'il est difficile de savoir par où commencer. Il y a, bien sûr, toutes les informations mal interprétées sur la viande rouge et les raisons pour lesquelles elle augmente le taux de cholestérol, provoque le cancer, bouche les artères et plus encore, mais je vais garder ces informations pour la section "Toutes les viandes ne sont pas créées égales" car, en effet, elles peuvent être vraies en fonction de la source ! Cependant, il est injuste de dire que toutes les viandes ont ces effets, alors qu'une viande de bonne provenance peut effectivement contribuer à la guérison.
Cependant, je souhaite ici dissiper les trois principaux mythes qui entourent spécifiquement la viande rouge et l'endométriose. Les principales questions que j'ai soulevées concernant l'endométriose et la viande rouge sont les suivantes :
La consommation de viande rouge est à l'origine de l'endométriose,
Toutes les viandes rouges sont riches en œstrogènes,
La viande rouge provoque et aggrave l'inflammation
Ces trois questions sont étroitement liées à l'histoire de la création de l'endométriose et sont si souvent répétées qu'elles sont considérées comme des faits. Pendant un certain temps, j'ai eu tellement peur de la viande rouge que le simple fait de regarder un steak me donnait envie de me recroqueviller sur moi-même. Mais chacune de ces histoires a un point de conception, ainsi qu'une vérité derrière la façade apparemment noire et blanche. Il y a beaucoup de zones d'ombre dans tout ce qui touche à la nutrition, c'est pourquoi vous verrez que je ne fais que plaider en faveur de la consommation d'animaux sains, nourris à l'herbe, biologiques et élevés en pâturage plutôt que de toutes les viandes rouges, et que je ne dis jamais qu'il est acceptable de manger des créatures chargées de produits chimiques et élevées dans des fermes industrielles. Pour en savoir plus, vous pouvez consulter la section "Toutes les viandes ne sont pas égales". Mais pour l'instant, concentrons-nous sur ces mythes.
MYTHE N°1) LA CONSOMMATION DE VIANDE ROUGE PROVOQUE L'ENDOMÉTRIOSE
Healthy Women.org écrit : "Plusieurs études établissent un lien étroit entre l'endométriose et une alimentation riche en viande rouge et pauvre en légumes verts et en fruits frais. Ces résultats concordent avec ceux d'autres études qui établissent des liens similaires entre ces habitudes alimentaires et le cancer de l'endomètre et les fibromes (tumeurs non cancéreuses de l'utérus). Une étude fondamentale dans ce domaine a comparé 504 femmes en bonne santé et 504 femmes atteintes d'endométriose. Elle a montré que les femmes qui mangeaient du bœuf tous les jours avaient près de deux fois plus de risques d'être atteintes d'endométriose, tandis que celles qui consommaient au moins sept portions de fruits et légumes par semaine avaient au moins 40 % de risques en moins.
J'utilise cette citation parce qu'elle résume succinctement nos convictions sur la relation entre la viande rouge et l'endométriose. Les régimes riches en viande rouge favorisent l'endométriose. Malheureusement, cette affirmation est trompeuse et voici exactement pourquoi. Aucune étude contrôlée n'a jamais été réalisée pour prouver directement que la consommation de viande rouge est à l'origine de l'endométriose. Les informations que l'on nous donne proviennent de questionnaires sur les habitudes de vie, qui ne fournissent aucune preuve concrète dans un sens ou dans l'autre. Mieux encore, l'une des principales études auxquelles cette citation fait référence est basée sur la Nurses Health Study, l'une des plus longues et des plus vastes enquêtes sur les facteurs de risque des principales maladies chroniques chez les femmes. Pour collecter des informations aussi vastes, les participants sont invités à remplir des questionnaires sur leurs habitudes de vie, puis les informations sont compilées pour obtenir des résultats. Cela signifie que ces "résultats" sont basés sur la mémoire, les estimations et les préjugés personnels plutôt que sur un environnement contrôlé. C'est pourquoi ces "résultats" ne sont pas du tout concluants et devraient plutôt être des suggestions sur ce qui doit être mieux étudié. Par exemple, comment la consommation de viande rouge affecte l'endométriose.
Si l'on veut de vrais résultats scientifiques, il faut plutôt une étude contrôlée, où deux groupes de femmes mangent et font exactement la même chose tous les jours, à l'exception d'un groupe de contrôle qui mange de la viande. Pourquoi ne fait-on pas cela ? Parce que c'est incroyablement coûteux et qu'il est beaucoup moins cher de distribuer un questionnaire sur le mode de vie.
Les questionnaires de ce type posent de nombreux problèmes, mais le plus important est qu'ils permettent aux chercheurs de faire des affirmations en mettant en évidence un mode de vie et en l'associant à un résultat sans montrer tous les facteurs de mode de vie impliqués. En clair, dans l'étude sur les infirmières, les personnes qui mangeaient le plus de viande rouge étaient AUSSI les moins actives physiquement, les plus susceptibles de fumer, les moins susceptibles de prendre des multivitamines, et avaient un IMC plus élevé (une mesure de l'obésité), une consommation d'alcool plus importante, et une tendance à choisir des aliments moins sains autres que la viande rouge. (1). J'imagine en ce moment certains amis de l'intérieur de la Californie qui mangent beaucoup de steaks Costco, fument, boivent, refusent les légumes frais et ne font jamais d'exercice. Ce mode de vie est en effet mauvais pour l'endométriose et peut entraîner de graves problèmes de santé, mais ne peut en aucun cas être corrélé à l'affirmation selon laquelle la viande rouge est responsable de l'endométriose.
Ce qu'il faut en retenir ? Votre mode de vie compte autant que vos choix alimentaires dans la lutte contre l'endométriose, mais il n'existe aucune preuve (littéralement) que la consommation de viande peut causer l'endométriose. Il n'y a tout simplement pas d'étude sur le sujet dans le cadre d'une expérience contrôlée. Ceci étant dit, je pense que certaines viandes peuvent aggraver l'endométriose, tandis que d'autres peuvent la guérir. La viande qui fait mal et la viande qui guérit dans la section "La viande qui fait mal et la viande qui guérit". Ce que nous pouvons tirer de ces études, cependant, c'est que le tabagisme, la sédentarité, la consommation d'aliments issus de l'élevage industriel, la consommation de boissons gazeuses et d'aliments transformés pauvres en nutriments augmentent tous votre vulnérabilité aux maladies chroniques, qu'il s'agisse d'endométriose ou non.
MYTHE N°2 : LES NIVEAUX ÉLEVÉS D'HORMONES ET DE PRODUITS CHIMIQUES CONTENUS DANS LA VIANDE ROUGE NUISENT À L'ENDOMÉTRIOSE OU LA PROVOQUENT :
Cela peut être tout à fait vrai, mais encore une fois, uniquement pour les animaux des parcs d'engraissement en mauvaise santé, nourris d'antibiotiques, de céréales chargées de pesticides, d'hormones et d'autres additifs chimiques. Les hormones de croissance sont ajoutées aux animaux d'élevage industriel afin qu'ils grossissent beaucoup plus vite qu'ils ne le feraient sans l'injection d'hormones synthétiques. Cela se traduit par une rotation plus rapide des animaux dans les étables, une viande plus marbrée et plus malsaine, et de l'argent supplémentaire qui remplit les poches des investisseurs. C'est triste, cruel et cela augmentera effectivement les niveaux d'œstrogènes chez les animaux élevés de cette manière.
Cependant, les animaux en bonne santé qui vivent et mangent comme ils sont censés le faire ont des niveaux d'hormones normaux qui n'entraînent pas de niveaux d'œstrogènes plus élevés chez l'homme. Ce sont ces animaux que nous voulons aimer, apprécier, soigner et, bien sûr, manger :) Je ne dis pas qu'ils n'auront pas d'hormones du tout, puisque tous les êtres vivants ont une grande variété d'hormones (digestives, thyroïdiennes, surrénales, sexuelles, etc.) qui circulent dans leur corps tout au long de la journée. Pour dissiper ce mythe, nous constatons que chez les animaux sains qui paissent, les hormones sont à la fois minimes et naturelles (et non synthétiques), de sorte que notre corps ne les absorbe pas activement dans notre système. C'est la raison pour laquelle certains groupes indigènes consomment majoritairement des produits d'origine animale sans pour autant devenir un désert d'hormones. Le problème réside dans les "hormones de croissance" injectées synthétiquement, que notre corps absorbera comme si nous en avions reçu une dose. Ce sont ces hormones qui doivent vous préoccuper, et non les autres hormones naturelles. N'oubliez pas que toutes les hormones ne sont pas créées de la même manière.
Ce qu'il faut en retenir? Les animaux en bonne santé qui mangent de l'herbe fraîche ou du fourrage et qui sont élevés de manière biologique (c'est-à-dire sans injection de médicaments) n'auront pas ce problème, mais les animaux élevés dans des fermes industrielles seront effectivement mauvais pour votre santé et auront une forte teneur en hormones de croissance humaine, ainsi qu'en autres antibiotiques et produits chimiques.
MYTHE #3) LA VIANDE ROUGE PROVOQUE DES DOULEURS ET DES INFLAMMATIONS
C'est en fait la première chose que j'ai lue sur le lien entre la consommation de viande et les douleurs endo, à savoir que la viande rouge provoque une augmentation de la prostaglandine inflammatoire, ce qui accroît l'inflammation. Je ne savais rien des prostaglandines et le livre sur l'endométriose que j'ai lu me paraissait assez scientifique, alors je n'ai jamais posé de questions et j'ai continué à suivre une tendance végétarienne. Malheureusement, cette information est également trompeuse et m'a empêché, pendant de nombreuses années, de manger une source incroyablement nutritive de protéines, de graisses et de nutriments que l'on trouve dans la viande élevée dans de bonnes conditions.
Vous voulez en savoir plus sur les prostaglandines ? Voici un résumé très basique pour les scientifiques ineptes comme moi :
Les prostaglandines sont des hormones qui agissent sur la cicatrisation en enflammant d'abord une zone pour favoriser la circulation, puis en l'anti-inflammant pour que la cicatrisation puisse s'achever. Il en existe trois types : PG1, PG2 ET PG3.
La PG1 est (généralement) anti-inflammatoire et fabriquée à partir d'acides gras oméga-6.
La PG2 est inflammatoire et produite à partir de graisses saturées.
La PG3 est anti-inflammatoire et est fabriquée à partir d'acides gras oméga-3.
Lorsque vous vous blessez, PG2 se précipite sur les lieux pour les enflammer, apportant le sang et la circulation nécessaires à la guérison de la zone. Au fur et à mesure de la guérison, PG1 et PG3 viennent ensuite anti-inflammer la zone, permettant au tissu de guérir.
Vous voyez comme il est facile de consommer trop d'acides gras oméga-6 si vous cuisinez ou mangez des aliments transformés à base de ces mauvaises graisses (à l'exception du sésame, des cacahuètes, des noix et du lin) ? beaucoup trop facile.
Ne détestez pas la PG2, il faut gonfler avant d'anti-inflammer ! C'est ce qui permet aux globules blancs d'entrer dans une zone, comme une autoroute. Mais vous pouvez voir ici pourquoi quelqu'un pourrait sauter à la conclusion "Il suffit d'arrêter la consommation de graisses saturées si vous avez un excès d'inflammation puisque c'est l'ingrédient principal de la PG2". N'est-ce pas ? Pas nécessairement. En réalité, le problème est double :
Déficit en oméga-3: Souvent, le plus gros problème est que nous ne consommons pas assez d'oméga-3 - en effet, la carence en acides gras est une épidémie dans le monde entier ! Si vous n'avez pas d'oméga-3, vous ne pouvez littéralement pas produire de PG3 et la douleur persistera, quelle que soit la quantité de graisses saturées que vous supprimez de votre alimentation. Vous pouvez peut-être comprendre si vous avez totalement supprimé la viande rouge et que vous continuez à ressentir des douleurs terribles. Un autre symptôme important de la carence en oméga-3 est la fatigue chronique, juste pour information.
Déséquilibre du rapport oméga 6:3 : En tant qu'être humain, votre consommation d'oméga 6 doit être équilibrée avec votre consommation d'oméga 3 dans un rapport allant de 3:1 à 1:1. Cependant, beaucoup d'entre nous consomment beaucoup trop d'oméga 6, que l'on trouve dans les huiles végétales et, par conséquent, dans presque tous les aliments transformés, préemballés et servis dans les restaurants. Lorsque l'équilibre oméga 6:3 est rompu (de nombreux Américains consomment un rapport de 25:1), cela provoque, vous l'aurez deviné, une inflammation galopante !
Et devinez quoi, les animaux d'élevage industriel présentent le même déséquilibre que celui que nous subissons lorsque nous mangeons un régime non naturel, puisqu'ils ont également été nourris avec un régime anormal. Ainsi, lorsque vous mangez des animaux d'élevage industriel, vous risquez effectivement de souffrir d'une plus grande inflammation pour cette raison, et pour bien d'autres encore. La viande de bœuf de parc d'engraissement diffère selon la source, mais peut se situer en moyenne autour de 14:1.
La viande nourrie à l'herbe, en revanche, présente un rapport de 3:1-1:1, le rapport parfait ! Elle contient également 2 à 4 fois plus d'oméga 3, de sorte qu'il est plus bénéfique que néfaste de la consommer pour contrôler l'inflammation.
Voici un autre élément de réflexion : les régimes alimentaires ancestraux optimaux sont généralement composés d'un mélange d'environ 96 % de graisses saturées et monoinsaturées (selon l'endroit où vous vivez, l'une est plus élevée que l'autre), et de seulement 4 % de graisses polyinsaturées. Les graisses polyinsaturées sont vos omégas et, vous avez bien lu, elles ne doivent représenter que 4 % de votre consommation totale de graisses. C'est très peu ! Vous n'avez pas besoin de beaucoup de ces graisses importantes pour atteindre votre quota, mais la plupart des gens ne consomment toujours pas assez d'oméga 3 en quantité et en qualité, et souvent beaucoup trop d'oméga 6 provenant d'huiles végétales raffinées (comme le maïs, le tournesol, le soja, le canola, les pépins de raisin, etc.
À retenir? Les graisses saturées ne sont pas responsables de vos douleurs endo. Le manque d'omégas, les omégas déséquilibrés et la qualité des omégas sont bien plus probablement les coupables (sans parler des additifs chimiques, des niveaux de dioxine et des perturbateurs endocriniens présents dans les animaux des parcs d'engraissement). Sans oméga 3 de bonne qualité, votre corps peut s'enflammer toute la journée sans que la deuxième poussée de guérison ne se produise, et avec trop d'oméga 6, votre déséquilibre provoquera l'inflammation que vous essayez d'éviter.
Les meilleurs aliments riches en oméga 3 pour la guérison sont les poissons sauvages pêchés en eaux froides, comme les sardines, les anchois, le maquereau et le saumon (les poissons d'élevage ont les mêmes problèmes que les animaux d'élevage industriel, il faut donc les éviter), ainsi que les œufs de pâturage, les viandes et les produits laitiers nourris à l'herbe. Je recommande de prendre une huile de poisson très spécifique en complément, à moins que vous ne mangiez beaucoup des aliments susmentionnés tous les jours.
Une remarque sur les sources végétales d'oméga 3 : les sources végétales d'oméga 3 sont plus difficiles à convertir en PG3 parce qu'elles doivent être converties de leur forme originale en ALA (acide alpha-linolénique) avant de pouvoir se transformer en EPA (acide eicosapentaénoïque), puis finalement en PG3. Cela fait beaucoup de réactions chimiques pour un organisme malade ! Le fait que le corps humain puisse effectuer cette conversion ne signifie pas que le vôtre le puisse si votre santé est altérée, car cette conversion dépend d'une fonction digestive et hépatique adéquate, ainsi que du zinc/magnésium/b6. Cela signifie que si vous souffrez d'une maladie chronique comme l'endométriose, il se peut que vous ne soyez pas en mesure d'effectuer cette conversion. C'est pourquoi je vous recommande vivement d'obtenir vos oméga 3 à partir de sources animales (aucune conversion n'est nécessaire) jusqu'à ce que votre état de santé soit redevenu normal.